Édifiée entre 1683 et 1685 sous la direction de Jules Hardouin-Mansart, l'Orangerie accueille durant l'été depuis 4 années consécutives différents spectacles associant musique et pyrotechnie. Son parterre est formé par quatre pièces engazonnées, d'un bassin circulaire, le tout encadré par les deux volées spectaculaires des Cent Marches. Pour embellir le tout, 1055 arbres en caisses (orangers, palmiers, lauriers roses, grenadiers ...) ont été disséminés dans cet espace. L'hiver, tous ces arbres sont stockés dans la galerie principale de l'Orangerie longue de 156 mètres. Au-delà du parterre s'étend la pièce d'eau des Suisses, creusé entre 1678 et 1682.
Créé en 2015 et mis en scène par Groupe F*, ce spectacle pyrotechnique intitulé Louis XIV, le Roi de feu, revenait en 2017 pour seulement 4 dates, et toutes pendant la première quinzaine de juillet. En ce 14 juillet 2017, c'était la dernière représentation ! D'une durée d'une heure, ce spectacle rend hommage à Louis XIV et son amour démesuré pour la pyrotechnie. Tour à tour nous ont été présentés différents Dieux, dont Mars, Apollon et Jupiter (le vrai, pas Macron !) pour illustrer une histoire sur le système planétaire en 14 tableaux (Intronisation - Le big-bang - La Terre - La lune - Saturne - Visite de la Terre - Vénus - Pluton - Neptune - Uranus - Mercure - Mars - Jupiter - Le Soleil). Pour l'accompagnement musical, Christophe Berthonneau a fait appel à des compositions de Jean-Baptiste Lully, Jean-Philippe Rameau et Marc-Antoine Charpentier. Le final, d'une durée de plus de 3 minutes, est dédié au Soleil. Il commence par l'embrasement rougeoyant de l'Aile du Midi du château de Versailles accompagné d'une musique lancinante et angoissante et se termine en apothéose avec Louis XIV transformé par des artifices en Soleil tournoyant !
*Groupe F s'est acquis une notoriété internationale lors du passage à l'an 2000 avec l'illumination de la Tour Eiffel et en 2010 avec l'inauguration du Burj Khalifa (gratte-ciel de Dubaï de 163 étages et 648 m de hauteur) mais aussi en 2004, 2006 et 2016 avec les JO d'Athènes, de Turin et de Rio. La pyrotechnie reste l'un de ses médias privilégiés qu'il associe à la lumière dont les techniques modernes d'éclairage permettent d'illuminer les personnages.
C'est notre fils Romain qui a eu l'idée de nous offrir ce spectacle, une très bonne idée d'ailleurs, histoire de nous faire découvrir en matière de pyrotechnie un autre univers que celui des traditionnels feux d'artifice des 14 juillet, qui plus est dans un cadre royal de rêve ! Et puis, ce qui ne gâte rien, les spectateurs bénéficiant comme nous de places "Carré or" se sont vus offrir une coupe de Champagne brut "Barons de Rothschild" issu d'une cuvée entrée de gamme composée de 60 % de chardonnay et de 45 % de pinot noir, un Champagne vif et très plaisant pour débuter gaiement notre soirée.
D'autres spectacles sont proposés dans le cadre du Château de Versailles, comme celui des Grandes Eaux Nocturnes, les Jardins musicaux, la Sérénade Royale de la Galerie des Glaces ou encore des Concerts (Vespro della beata vergine), des Opéras (Cosi fan tutte, Serse, la Descente aux enfers), des Ballets (Preljocaj) mais aussi des Fêtes galantes le lundi 28 mai 2018 à la Galerie des Glaces, et surtout un Grand Bal masqué le samedi 23 juin 2018 auquel tout le monde pourra participer ... à condition bien sûr d'être costumé et masqué, mais surtout d'acquitter du droit d'entrée variant de 98 € 00 pour un Simple billet à 340 € 00 pour un billet Extravagant comprenant parking et vestiaire dédiés, accès à l'espace Extravagant avec buffet et table réservée, champagne à discrétion et cadeau ...
Château de Versailles Spectacles
"Les nuits de l'Orangerie"
Pavillon des Roulettes "Grille du Dragon"
78000 VERSAILLES
Tél. : 01 30 83 78 89 - Du lundi au vendredi de 10 h 00 à 13 h 00 et de 14 h 00 à 18 h 00
Fax : 01 30 83 78 90
Email : chateauversailles-spectacles.fr
Site web : www.chateauversailles-spectacles.fr
En principe, le Parc et les Jardins du Château de Versailles sont ouverts gratuitement tous les jours, le premier de 7 h 00 à 20 h 30 et le second de 8 h 00 à 20 h 30, sauf météo exceptionnelle (neige, vents violents ...). En ce 14 juillet 2017, sur le coup de 18 heures, pas de neige, pas de vents violents présents ou à venir, et on nous laisse passer les grilles de l'entrée. Arrivés à l'accès côté gauche du château, pas moyens d'aller plus loin, le Parc et les Jardins sont fermés à la visite. La cause, le spectacle "Louis XIV, le Roi de Feu" et les préparatifs qu'il nécessite !
Nous reviendrons donc plus tard, en choisissant un jour "clean" de tout événement ou empêchement fortuits, après m'en être toutefois assuré par téléphone, c'est plus prudent ...
Reste que déjà la seule vision des dorures de la Grille royale, qui sépare la Cour d'Honneur de la Cour Royale du château de Versailles, et de certains éléments des toitures offre à la vue un décor particulièrement spectaculaire. Cette restauration "dorée", qui s'est déroulée de 2005 à 2008, a fait couler beaucoup d'encre et beaucoup jaser sur son opportunité et sa "légalité", sans parler des 100 000 feuilles d'or qui ont été nécessaires pour la mener à bien ...
Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles
Présidente : Catherine PÉGARD
RP 834
78008 VERSAILLES CEDEX
Tél. : 01 30 83 78 00
Site web : www.chateauversailles.fr
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Le 20 juin 1789, cette salle a accueilli un acte fondateur de la démocratie française, celui du serment prononcé par les députés du tiers état : "Nous jurons de ne jamais nous séparer et de nous réunir partout où les circonstances l'exigeront jusqu'à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides". Ensuite, 641 députés, soit la totalité de ceux du tiers-état auquel se joignirent quelques uns du clergé et de la noblesse, y apposèrent leur signature.
Elle a été construite en 1686 sur un terrain privé situé au sud-est du Château de Versailles. Elle permettait notamment au roi Louis XIV de jouer, à la courte paume (en plein air, c'était la longue paume), deux variantes qui sont l'ancêtre du tennis. Effectivement, deux joueurs munis chacun d'une raquette s'échangeaient une balle qui devait rebondir et franchir une simple ligne tracée au sol. Les spectateurs se tenaient sous les 3 auvents qui entouraient partiellement le terrain; ils étaient protégés par un filet. Une glissière inclinée en bois, installée de part et d'autre de l'accès central au terrain, permettait la récupération des balles.
Un décret de la Convention du 11 brumaire an II a décidé que la salle du Serment du Jeu de Paume serait acquise par la Nation. Elle connut dès lors des fortunes diverses. Atelier du peintre Gros en 1804, hospice militaire en 1815, atelier du peintre Horace Vernet sous le règne de Louis-Philippe, elle sera totalement restaurée sous la IIIème République sous la direction de l'architecte Edmond Guillaume. Une frise de feuillages accueille les noms des signataires du serment et vingt bustes évoquent les hommes les plus éminents de l'Assemblée, dont celui de Joseph-Ignace Guillotin, injustement désigné comme l'inventeur de la guillotine, cet instrument de mort mis au point et fabriqué par un mécanicien allemand nommé Schmitt sous la direction du Dr Louis, secrétaire perpétuel de l'Académie de chirurgie.
La salle a été transformée en musée en 1882 et le 20 juin 1883 celui de la Révolution française y sera inauguré par Jules Ferry, alors président du Conseil.
Salle du Jeu de Paume
1 rue du Jeu de Paume
78000 VERSAILLES
Tél. : 01 39 24 88 88
Site web : www.chateauversailles.fr
Entrée gratuite du mardi au dimanche de 14 h 00 à 18 h 00
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C'est à la demande de Louis XIV que Jean-Baptiste de La Quintinie a créé le Potager du Roi entre 1678 et 1683. L'emplacement choisi était peu favorable à la concrétisation du projet, mais les importants travaux réalisés (assèchement du marécage existant appelé l’Étang puant, remblaiement du terrain avec de la bonne terre grignotée sur les collines de Satory, construction de terrasses et de murs par Mansart) sont venus à bout de l'hostilité des lieux.
Jean-Baptiste de La Quintinie (1624-1688), alors tout jeune avocat, effectue un voyage en Italie qui va confirmer sa passion pour l'étude des plantes. A son retour, il expérimente différentes techniques de tailles fruitières ainsi que la production forcée de fruits et légumes. Fort de ses succès obtenus, sa notoriété grandit et en 1760, Louis XIV le nomme directeur de tous les jardins fruitiers et potagers royaux. Sa consécration se matérialisera par la création du Potager du Roi, un chef d'œuvre qui lui vaudra d'être anobli en 1687.
Comme à son origine, le Potager du Roi actuel est structuré autour d'une partie centrale baptisé le Grand carré, lui-même divisé en seize carrés disposés autour d'un grand bassin dont l'eau sert de réserve pour son arrosage.
En 1873, l'Ecole Nationale d'Horticulture est créée au Potager du Roi et on lui confie la responsabilité du Jardin. De nos jours, l'Ecole Nationale Supérieure de Paysage (ENSP), a pour mission de former les paysagistes diplômés d'état et d'assurer la valorisation du Potager du Roi. Classé monuments historiques en 1926, le Potager du Roi est ouvert au public depuis 1991.
Depuis sa création par La Quintinie, les 9 ha du Potager du Roi a connu de nombreuses transformations., confortant ainsi son rôle historique d'espace d'expérimentation et de démonstration. Ses arbres fruitiers sont régulièrement renouvelés et depuis les années 2000, ses allées restent enherbées. L'objectif principal de cet engazonnement sauvage est de diminuer fortement l'utilisation de produits phytosanitaires. En effet, plutôt que de faire la chasse aux adventices* sur les allées en terre battue, il a été choisi l'option de les recouvrir de gazon. Dans le même esprit, les jardiniers acceptent et même encouragent dorénavant la présence de certaines espèces de mouches, de bourdons, de champignons, de bactéries, de mammifères et de plantes, suivant leur utilité. Considérés alors comme des accompagnants et non comme des nuisibles, ils participent à leur façon à la modification physionomique du Potager du Roi.
L'entretien du Potager du Roi est assuré par 9 jardiniers épaulés par quelques étudiants en mars et en juillet. Ils sont répartis en 3 équipes et chacune d'elles s'occupent de cultures bien définies. Par exemple, l'équipe des cultures fruitières assure la gestion d'environ 5000 arbres conduits en formes fruitières anciennes (plus de 68 pratiques de tailles !) comme l'espalier, le contre-espalier et le gobelet.
Les 30 tonnes de fruits (environ quatre cent cinquante variétés) et les 20 tonnes de légumes (environ quatre cents variétés), cultivés et récoltés dans ce Potager du Roi se retrouvent pour la plupart en vente à la boutique d'accueil. Les prix proposés ne sont pas si excessifs que ça quand on sait notamment qu'on invite alors à sa table des fruits et des légumes "royaux" dont certaines variétés sont très anciennes. On y trouve même des "échalottes", donc à priori le résultat d'un croisement entre un chat et une lotte ! Heureusement, Antoine Jacobsohn responsable du Potager du Roi et de l'Ecole nationale supérieure de paysage Versailles, que j'ai contacté à ce propos, va corriger prochainement cette erreur.
* plantes qui poussent là où on ne souhaite pas les voir se développer de peur qu'elles entrent en concurrence avec les plantes cultivées.
Le Potager du Roi
10 rue du Maréchal Joffre
78000 VERSAILLES
Tél. : 01 39 24 62 62
Site web : www.potager-du-roi.fr
Ouvert d'avril à octobre du mardi au dimanche de 10 h 00 à 18 h 00
Tarifs :
- Semaine : 4 € 50
- WE et JF : 7 € 00
Cours de jardinage : se renseigner au 01 39 24 62 26 et sur www.ecole-paysage.fr
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Louis XV désirait que le quartier dit du "Parc aux cerfs" dispose d'un lieu de culte. L'église Saint-Louis sera donc construite sur son initiative par l'architecte Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, petit-fils de Jules Hardouin-Mansart. Les travaux vont durer 12 ans et s'achèveront en 1754. Les orgues de Clicquot , équipées de 3131 tuyaux, seront mises en place en 1760 (elles seront restaurées au 19ème par Cavaillé-Coli puis en 1987 par Haerpfer) et des peintres comme Restout, Boucher, Desayes seront mis à contribution pour enrichir l'édifice. Son architecture est caractéristique de la tendance néo-classique en vogue à la fin du 18ème.
Le 4 mai 1789, la procession d'ouverture des Etats Généraux, prélude à la révolution, se rend de Notre-Dame, alors paroisse royale, à Saint-Louis. Une messe solennelle y est célébrée en présence du roi, et c'est de la chaire de cette église qu'Anne Louis Henri de La Fare, évêque de Nancy et plus tard député du Clergé, dénonce les abus de la Cour. L'église sera par la suite fermée au culte catholique et transformé en temple de l'Abondance.
En 1797, Saint-Louis devient cathédrale à la place de Notre-Dame, et le premier évêque légitime, Mgr Charrier de la Roche, ratifie ce choix en 1802. Le 3 janvier 1805, il accueille en ces lieux le pape Pie VII venu à Paris pour un autre événement important, le sacre de Napoléon.
En 1843, Mgr Blanquart de Bailleul consacre la cathédrale.
En 2002, le chœur a fait l'objet d'une rénovation contemporaine par Bruno Chauffert Yvart, architecte des Bâtiments de France, qui a réalisé l'emmarchement en pierre, et par Philippe Kaeppelin, artiste plasticien français, sculpteur, peintre d'art liturgique et d'art profane, pour l'autel et le mobilier assorti. Enfin, le dôme et la toiture ont été entièrement restaurés entre 2003 et 2004.
Cathédrale Saint-Louis
4 place Saint-Louis
78000 VERSAILLES
Tél. : 01 39 50 40 65
Email : secretariat@cathedrale-versailles.org
Site web : www.cathedrale-versailles.org
Accueil du public : lundi au vendredi de 9 h 30 à 12 h 00 et de 15 h 00 à 18 h 45 - samedi de 9 h 30 à 12 h 00
L'Essonne n'a jamais été un haut lieu "gastronomique" réputé dans l'hexagone culinaire. Les tables étoilées ne sont d'ailleurs pas légion avec seulement 5 de recensées au cours des années 70/80 : l'Auberge des Halles (Faure) à Arpajon, l'Auberge des Alouettes (Ezbelent puis Cancelier) à Chalo Saint-Mars, pas à la hauteur, le Blanche de Castille (Faure) à Dourdan, la Dariole (Drouelle) à Viry-Châtillon, pas terrible, Rêve d'Alsace (Mme Nelson) à Morangis et Le Moustier (Jacques Gautier), à Milly-la-Forêt, une excellente table.
Dans ce contexte défavorable, la commune de Sainte-Geneviève-des-Bois doit sa célébrité à l'ouverture le 15 juin 1963 du premier supermarché de l'hexagone, un magasin de 2500 m2 aux 5000 références et 450 places de parking ! Heureusement, grâce à Corinne et Pierre Julien, qui ont repris en septembre 1996 un restaurant étrangement intégré dans un pavillon de banlieue, Sainte-Geneviève-des-Bois s'est découvert une histoire culinaire avec La Table d'Antan entrée dans le Michelin l'année suivante (et non en 1996 comme mentionné sur le site) avec 2 fourchettes (les fourchettes Michelin ne sont qu'un élément de confort et non un avis à propos sur la qualité de la cuisine d'un restaurant). Le Bib gourmand (distinction qui a succédé en 2001 au R rouge) ne sera décroché que 13 années plus tard, en 2010 (et non en 2009 comme mentionné sur le site). C'est ainsi qu'aujourd'hui ce restaurant est le seul de l'Essonne à bénéficier de cette distinction dans le Guide rouge !
Au tableau de ses réjouissances gustatives le client dispose d'une carte forte d'une bonne vingtaine de plats, d'un menu à 32 € 00 et d'un autre à 51 € 00 dédié au foie gras de canard du Sud-ouest (Déclinaison de Foies Gras de Canard : "Quatre-épices, gelée au Porto - Cuit-cru mariné au Sauternes - Poché au Madiran" puis Saumon aux lentilles vertes du Puy, foie gras Poché et Dessert au choix).
Bien que nous soyons en été, je dois avouer que c'est la présence d'un Cassoulet dans le menu à 32 € 00 qui m'a incité à faire escale ici ce 14 juillet 2017. Et ce sont donc ses propositions que nous avons étudiées.
A peine nos choix communiqués à l'aimable serveuse, que celle-ci revient quelques minutes après avec en patience une Verrine de bavarois de persil, rillettes de poisson, espuma de moutarde et petite madeleine à la moutarde. L'ensemble est bien présenté, original, frais, bien marqué en goût, équilibré en assaisonnement, bref c'est bien bon !
Pour son entrée, Pascale a fait le choix du Cannelloni saumon frais et fumé, sacristain aux Olives. Si je m'en réfère à mes acquits culinaires, confortés par la définition du Larousse gastronomique, un cannelloni est un apprêt constitué d'un rectangle de pâte poché à l'eau frémissante dans lequel est déposé une farce à la viande et qu'on roule en cylindre. Ce n'est pas la version choisie par Pierre Julien qui remplace le rectangle de pâte par du saumon fumé et la farce de viande par une mousse de saumon. L'idée est originale et la préparation qui en résulte est très bonne, mais quand on y réfléchit bien, on retrouve ni plus ni moins dans son assiette les fameuses "Frivolités de saumon fumé" de Joël Robuchon revues et corrigées !
On passe à mon entrée qui se compose d'une Terrine de légumes, crème de chèvre à la ciboulette. La encore, Pierre Julien interprète à sa façon le langage technique de la cuisine. En fait, en guise de Terrine de légumes, j'ai dans mon assiette une compotée de légumes entourée d'une fine lamelle de courgette. Comme l'entrée de mon épouse, cette préparation se révèle savoureuse et harmonieuse, et en plus, elle est très légère. Culinairement, on rentre dans les standards du Bib.
Compte tenu des appellations farfelues de nos deux entrées précédentes, j'attendais avec impatience, mais aussi avec une petite appréhension, le service de mon Cassoulet aux haricots géants. Heureusement, aucuns problèmes, l'intitulé utilisé par Pierre Julien correspond bien à celui d'un Cassoulet aux haricots géants, bien maintenu au chaud dans une cocotte Staub. Le plat est la hauteur de mes attentes, fort bien cuisiné et copieux.
Quant à mon épouse, à qui j'avais suggéré de prendre le diététique Confit de canard aux deux pommes, c'est finalement le Suprême de pintade mijoté aux bolets et aux girolles, gratin de La Table d'Antan qui recueillera ses faveurs. La portion servie est généreuse, avec une viande tendre et bien escortée du point de vue légumier. Mon épouse ne regrette nullement sa sélection.
Nous déclinons l'option du plateau de fromages que nous propose la serveuse, d'autant que certains comme l’Époisses et le Soumaintrain, en provenance de chez Berthaut, sont au lait pasteurisé, et que les chèvres, constitués par un Valençay et un Sainte-Maure de Touraine, me paraissent trop frais. On passe donc directement aux desserts, avec pour mon épouse, un Bavarois fraises, fraises au basilic, sorbet fromage blanc, et pour moi, le Craquant banane/chocolat, nougatine aux amandes. Si leurs présentations pourraient être un peu plus soignées et raffinées, ils sont gustativement l'un comme l'autre très bons; même si le mien aurait pu être servi un peu moins froid, et donc moins compact. Toujours à propos de mon dessert, son intitulé, une fois de plus, ne correspond pas à la réalité. En effet, je ne bénéficie pas d'un Craquant banane/chocolat, mais plutôt d'une sorte de Nougat glacé banane/chocolat sur lequel a été déposé une allumette croustillante.
Côté accompagnement vineux, comme je le constate trop souvent chez certains Bib gourmand, les prix des premiers vins sont trop élevés. Effectivement, en parcourant la carte ad-hoc de La Table d'Antan, aucun des vins blancs secs du Sud-Ouest n'est à moins de 35 € 00. Idem pour les rouges de cette même région, qui débutent à 29 € 00. Et à ce tarif, c'est l'entrée de gamme "Torus" de chez Brumont, un vin qui fin 2015 s’achetait 8 € 30 TTC à la propriété ! Et pour les vins au verre, ils ne sont pas assez nombreux, avec seulement 2 blancs, 3 rouges et 1 rosé, mais aussi trop chers. Si je prends par exemple dans la carte le Champagne René Geoffroy proposé à 56 € 00 la bouteille, il passe pour une coupe de 12 cl à 12 € 00, soit 72 € 00 la bouteille et donc 16 € 00 de plus! Dans ces conditions, nous avons volontairement limité notre sélection vineuse en ne prenant qu'un seul verre de Fronton 2014 du Château Plaisance (50 % Négrette - 26 % Syrah - 15 % Cabernet Franc - 9 % Gamay) à 6 € 00 les 12 cl. Servi à table, un bon point, il s'est révélé très fruité, gourmand et bien charnu, avec une dominante de fruits rouges et une touche de violette, mais compte tenu de la tonalité méridionale de la cuisine concoctée par Pierre Julien, j'aurais préféré pouvoir bénéficier d'un verre de Madiran, voire de Cahors. En résumé, si la cuisine mérite tout à fait la distinction du Michelin, il y a une foultitude de petits détails mensongers qui agacent, que ce soit sur le site internet ou dans la carte. Pourtant, ce serait si simple de rester dans la franchise et la loyauté ...
La Table d'Antan
Corinne & Pierre JULIEN
38 avenue Grande Charmille du Parc
91700 SAINTE-GENEVIÈVE-DES-BOIS
Tél. : 01 60 15 71 53
Email : table-antan@wanadoo.fr
Site web : www.latabledantan.fr
Fermé lundi et en août
Quand Valéry Zeitoun a été débarqué d'AZ, une filiale d'Universal, ce PDG devenu chômeur se souvient alors des Rat Pack que faisaient dans les années 60 les stars de la chanson américaine comme Franck Sinatra, Sammy Davis Jr, Dean Martin, Peter Lawford et Joey Bishop.Il imagine alors que Dutronc, Hallyday et Mitchell pourraient faire la même chose et s'échanger leurs répertoires sur scène. Il contacte leurs agents respectifs, Rose Leandri, Claude Wild et Sébastien Farran, et le 12 janvier 2014 tout se beau monde, y compris les trois chanteurs, se réunit à l'hôtel Coste, pour approuver le projet. Ce sera le POPB qui recevra le 5, 6 et 7 novembre 2014 les concerts des Vieilles Canailles. L'enthousiasme sera tel, malgré un prix des places allant de 89 € 50 pour une Catégorie 3 Balcon à 243 € 50 pour un Carré or Orchestre, que trois autres dates, les 8, 9 et 10 novembre, seront débloquées !
Pour 2017, les Vieilles Canailles remettent çà, avec un programme qui a débuté le 10 juin à Lille pour se terminer le 5 juillet à Carcassonne, en passant entre temps par la Belgique et la Suisse. Chaque soir sur scène, un orchestre de 22 musiciens accompagnent ces 3 vedettes sur les 22 morceaux qu'ils interprètent, avec pour chacun d'eux 2 morceaux en solo. Jacques, Johnny et Eddy, 222 ans à eux 3, percevront chacun 150 000 € ... par concert, ce qui explique le prix particulièrement élevé des places, concerts d'une durée de 2 heures 10, et non de 2 heures 30 comme on a pu le lire ça et là !
Parmi les différents artistes et groupes que j'ai pu voir et écouter en concert, je n'avais jamais eu l'opportunité d'assister à celui de Jacques Dutronc, de Johnny Hallyday ou d'Eddy Mitchell. Alors, les voir tous les trois en même temps ce samedi 24 juin 2017, c'était un chance inespéré. D'autant qu'en mars dernier, l'état de santé de Johnny laissait craindre le pire. Le POPB (j'utilise exprès cette appellation plutôt que la nouvelle !) affichait complet quand à 21 heures presque pétante, nos 3 compères sont entrés en scène, tous 3 vêtus d'un costume noir. Apparemment, Jacques et Johnny semblent affûtés alors qu'Eddy cache, sous une veste ample, un petit bedon. Placés au "gradin S 09 19 & 20", nous étions trop éloignés de la scène pour distinguer nettement nos 3 légendes et donc, de faire des photos de qualité avec un smartphone. A la réflexion, j'ai regretté de ne pas avoir essayé de passer les contrôles avec mon caméscope, ce qui aurait été très facile et m'aurait permis d'offrir sur ce site de meilleurs clichés. Heureusement, ce concert était retransmis en direct par TF1 (mais seulement pour la première des trois parties), ce qui m'a permis des captures d'écran pour abonder mon initial et chétif dossier photographique.
Après une première partie d'une demi heure assurée par un groupe dont j'ignore le nom, nos trois Vieilles Canailles débutent, ensemble et debout, leur concert par Les play-boys. Pour les aider en cas de perte de mémoire, chacun d'eux dispose en bord de scène d'un écran sur le lequel défilent les paroles de chaque chanson. Puis ils enchaînent dans la foulée Noir c’est noir et C’est un rockeur, morceaux qu'ils interprètent chacun assis sur un tabouret de bar. Après ces 3 premières chansons, petite pause détente pour nos 3 chanteurs en adressant chacun un bonsoir personnalisé à la salle. Dutronc met en marche sa machine à déconner avec une allusion à la "Leffe" (bière et abbaye !) dont il ne garde que les 3 premières lettres en France pour évoquer la Liberté, l'Egalité et la Fraternité. Après ce petit intermède humoristique, il nous annonce son départ pour le bar où il va rejoindre son fils Thomas et boire de l'eau (Rires de ses 2 "alcoolitres" et dans la salle !). L'orchestre attaque alors les Cactus repris par le duo Mitchell & Hallyday. A la fin du morceau, c'est au tour de Johnny et d'Eddy de rejoindre le bar, et pour Dutronc de chanter tout seul L’opportuniste puis La fille du père Noël. Beaucoup d'émotion monte en moi en écoutant cette dernière chanson, sortie en octobre 1966, qui fait remonter beaucoup de souvenirs à la surface. Connaissant les paroles par cœur, j'accompagne Dutronc. Heureusement, le bruit ambiant et le niveau sonore très élevé des baffles, à la limite de la saturation, couvrent ma voix. Durant cette chanson Eddy, toujours au bar, grille une nouvelle cigarette dont la fumée gène Johnny qui agite sa main gauche pour la dissiper. Il rejoint ensuite le batteur, Christophe Deschamps. Il prend une baguette et frappe en cadence sur un tambourin. Sa chanson terminée, Dutronc fait à nouveau le pitre et embrasse Johnny sur la bouche ... mais pas avec la langue !
Eddy Mitchell reste au bar et laisse ses 2 compères reprendre Quelque chose de Tennessee. Les spectateurs accompagnent Johnny sur cette chanson, qui une fois terminée voit Dutronc citer un proverbe de Napoléon "La meilleur façon d'être cru, c'est de rendre la vérité incroyable". Mais il précise à la demande de ses coreligionnaires, qu'il s'agit de Napoléon Macron ! Le trio se reforme et s'assoient pour interpréter J'aime les filles. Sitôt ce succès achevé, Dutronc retourne au bar pour ... régler l'addition. Le moment est venu pour Mitchell de chanter en solo deux de ses succès, Le cimetière des éléphants et Lèche botte Blues. Décidément, le son n'est pas à la hauteur de l’événement et la voix de M. Eddy est couverte par la musique, beaucoup trop forte. Ça sature dans les basses ! Johnny rejoint Eddy pour interpréter tous les 2 debout, Excuse-moi partenaire. On est pratiquement à la moitié du Concert et nos 2 compères entonnent, une fois assis, Joue pas de rock'n roll pour moi. L'ambiance monte et la salle reprend avec son idole ce titre à plusieurs reprises, à la grande satisfaction de Johnny, tout sourire ! Eddy évoque les 45 tours que Johnny a tenté de lui voler dans une boum, un sketch qui n'a d'autre but que d'enchaîner sur Be bop a Lula, avec Dutronc, de retour du bar.
C'est au tour de Jojo de s'éclipser et de Jacquot de faire le jeu de mot le plus barré de la soirée en brandissant un extincteur pour annoncer la chanson Il est stincteur, Paris s'éveille, et oui ! Durant cette chanson, Eddy fouille la poche intérieur de la veste de Jacques et lui subtilise son cigare que l'homme aux lunettes noires s'empresse de récupérer, non sans avoir crier "Au voleur" ! A noter pour ce titre, qu'on entend à peine la partition du flûtiste. Echange de places entre Dutronc et Halliday qui rejoint son camarade Eddy sur scène. Le premier est debout et le second est assis, étonnant non ! Ils nous distillent Couleur menthe à l’eau, quinzième chanson de ce concert. Pendant les dernières paroles, Johnny va rechercher son tabouret et se rassoit. Eddy assure la présentation de Gabrielle. Johnny interpelle le public, "Vous la connaissez ?" et la chante en solo. La salle est enthousiaste et tout le monde se lève pour accompagner Johnny. Après 2 minutes de communion intense avec le public et de croisements frénétiques des poignets, l’harmoniciste Greg Zlap prend le relais. Il engage un frénétique solo de 2 minutes 45 avec son instrument. Le public exulte et l'ambiance est à son comble pour l'interprétation d'un second titre qui me prend les tripes, Le pénitencier. Dans sa version originale, The house of the rising sun, cette chanson a été écrite par Georgia Turner et Bert Martinet, puis enregistrée en 1962 par Bob Dylan. Mais c'est la prodigieuse interprétation en 1964 par Eric Burdon and the Animals, qui l'immortalisera. Nouvelle séquence émotionnelle qui m'envahit à son écoute. Johnny est très en forme ! Une fois cet indéboulonnable succès terminé, Johnny fait allusion aux idoles Elvis Presley, Eddie Cochran, John Wayne, James Dean et Marlon Brando, aujourd'hui disparues.
Heureusement, nos 3 Vieilles Canailles, elles, sont toujours là ! D'ailleurs, elles se replacent chacune devant leur micro pour le morceau suivant, On veut des légendes ! Enchaînement, toujours à trois, sur Vieille canaille, la chanson éponyme de cette soirée, sur laquelle se conclut une première fausse sortie des artistes. Il n'est que 22 h 40 et je reste interloqué quand je constate que des spectateurs quittent le POPB, alors que le concert doit se terminer vers 23 h 10 !
En effet, après quelques minutes, nos Vieilles canailles reviennent en scène pour interpréter 3 autres de leurs succès. Tout d'abord, Et moi et moi et moi, avec la participation à la guitare de Thomas Dutronc qui se joint aux autres guitaristes. Le morceau restimule les spectateurs. Johnny trébuche brièvement sur le tempo et les paroles (300 ou 400 millions de noirs, et moi, et moi, et moi, qui vais au brunissoir au sauna, pour perdre perdre du poids) et je note que William Leymergie remplace Catherine Langeais. On poursuit avec Pas de Boogie Woogie durant lequel s'immisce un superbe solo de saxo. La salle est debout ! Nouvelle fausse sortie et ça devient une habitude, des spectateurs quittent le POPB ! Bien sûr, les Vieilles Canailles reviennent tous les trois pour interpréter le dernier tube de la soirée, La musique que j’aime. Ils ont chacun troqué leur costumes/cravates noirs pour un blouson en cuir, de la même couleur; et pour Johnny, c'est même avec une guitare en bandoulière. La communion entre le public et ses trois légendes est à son comble quand un petit problème technique interrompt l'audition de la guitare solo. Mitchell chante quelques secondes sans accompagnement, Dutronc sourit, Johnny s'étonne, puis tous les 3 se tournent vers les quatre guitaristes et le tempo revient. Johnny invite alors Eddy à reprendre et ça repart de plus belle !
C'était la dernière chanson de ce concert exceptionnel, même si le son n'était pas, je me répète, à la hauteur de l’événement. Enfin, ne boudons pas notre plaisir, j'y étais, "nous" y étions avec mon épouse, ceci grâce à nos enfants qui nous ont offert ce mythique moment de bonheur. Je tiens tout particulièrement ici à les en remercier d'autant qu'il a fait resurgir de très vieux souvenirs, avec beaucoup d’émotions et de larmes à l’œil. Des souvenirs que je croyais à jamais enfouis dans ma mémoire, notamment ceux de ma période Bordeaux-Bègles des années 65/66, quand Jacques Dutronc, avec son look d'ange, son humour grinçant et sa sereine décontraction, est arrivé sur les ondes AM avec son Et moi, et moi, et moi, un morceau suivi par d'autres plus décalés comme J'ai mis un tigre dans ma guitare, La Fille du père Noël, voir déjantés comme La Compapadé ou L'opération, des titres à succès plus ou moins mémorable, qui insuffleront un salutaire vent nouveau à la période des Yéyés !
J'aurais bien voulu illustrer cette rubrique avec plusieurs morceaux de ce concert (La fille du père Noël - Le pénitencier - Et moi, et moi, et moi - La musique que j'aime), hélas TF1 veille au grain lors des mises en ligne sur YouTube, même lorsqu'il s'agit d'une mise en images dans une page privée, une page qui en principe ne leur est pas accessible, et pourtant ... Étonnant, non ?
Après un passage comme cuisinier au Ritz et alors qu'il occupait le poste de sous-chef de la Tour d'Argent, le célèbre établissement du quai de la Tournelle à Paris, Yohan Lastre a concouru le lundi 3 décembre 2012 (à Tain l’Hermitage) pour la 4eme édition du Championnat du monde de Pâté Croûte et l'a remportée devant 11 autres concurrents ! Son chef d'œuvre charcutier (Cf. diaporama ci-dessous) a nécessité 9 mois d'entrainement et de travail, et se composait d'un pointu assemblage de viandes de cochon, de poulet, de canard, de veau, de lapin, de pigeon, de foie gras et de gras de porc, le tout additionné d’alcool de sapin de Pontarlier, lui a permis de décrocher le titre en jeu. Et le jury qui le lui a accordé, à fort dominante lyonnaise, savait de quoi il parlait, composé de pointure de la gastronomie hexagonale comme Régis Marcon (Cuisinier au restaurant éponyme, 3 étoiles Michelin depuis 2005), Mathieu Viannay (Cuisinier MOF 2004 au restaurant La Mère Brazier, 2 étoiles Michelin depuis 2009), Christian Têtedoie (Cuisinier MOF 1996 au restaurant éponyme à Lyon, 1 étoile Michelin) et Sébastien Bouillet (Chocolatier à Lyon) !
Sa participation ne devait rien au hasard, mais était le résultait d'un constat alarmant : la qualité plutôt quelconque, voir médiocre, du Pâté en croûte (à quelques exceptions près) vendu dans le commerce, certainement dû aux industriels de la charcuterie qui proposent cette spécialité emblématique à bas prix dans leurs rayonnages. Quatre années plus tard, Johan Lastre, après soixante saisons passées dans la maison de la famille Terrail, et sa compagne Marion Sonier, ébéniste de formation, ont décidé d'ouvrir leur charcuterie-traiteur à Paris, plus précisément au 188 rue de Grenelle.
Compte tenu de notre déplacement dans la Capitale pour le concert des Vieilles Canailles, le détour par cette boutique s'imposait comme une évidence. Le parcours pour y arriver a été particulièrement compliqué, surtout en venant de la rive droite, à cause du double événement Paris JO 2024 et la Gay Pride ! Finalement, après 2 heures passées dans les embouteillages, j'ai enfin découvert la planète charcutière de Yohan Lastre ... sans apostrophe ! La boutique n'est pas très grande, mais suffisamment pour exposer la production charcutière des lieux. Son décor, conçu par Marion Sonier, est sobre, sans luxe ostentatoire, juste ce qu'il faut pour mettre en avant les produits vendus. Et comme Yohan Lastre n'a rien à cacher, on peut admirer le travail de ses collaborateurs qui s'affairent dans l'atelier de fabrication.
Juste avant d'entrer, j'avais repéré depuis la rue dans la vitrine réfrigérée, quatre authentiques Pâtés en croûte plus un autre aux légumes, dont l'ordonnancement est une petite merveille, particulièrement chatoyante et attirante. Je suis reparti de cette boutique avec 5 tranches de chacun d'eux (Cf. composition diaporama ci-dessous). Leur dégustation, le lendemain midi, a été un grand moment de bonheur gustatif. Première qualité de quatre d'entre eux, ils ont du goût ! Chacun de ces pâtés possède en effet une aromatisation distinctive, particulièrement équilibrée, mise à part celle associant cochon, volaille, canard et pistaches, à laquelle j'ai trouvée moins de peps. S'il me fallait manifester une préférence pour deux de ces Pâtés en croûte, j'inclinerais sans hésitation vers celui aux légumes, cuits entiers et pris dans une délicate gelée, un pâté en croûte vraiment exceptionnel, visuellement et gustativement. Ensuite, c'est celui associant volailles, citron confit, moutarde et estragon, très parfumé et fort savoureux.
Cette spécialité incontournable de notre patrimoine charcutier hexagonale, Yohan Lastre la décline en plusieurs versions au fil des saisons, à raison de 80 kg par jour. Mais vous trouverez ici d'autres préparations comme la Fougasse de Saint-Mamert du Gard maison élaborée avec une pâte à pain travaillée comme une pâte feuilletée, ces étonnantes Rillettes de cochon à la forme porcine, des Soupes froides, des Sacristains aux gratons Castillonnais, des Sucettes en chaud-froid poulet-citron ou encore cette extraordinaire Ratatouille dont la seule présentation fait saliver et suffit à susciter son acquisition (Cf. diaporama ci-dessous). Bien sûr l'acquisition de ces merveilles charcutières nécessite un petit effort financier, entre 40 € 00 (pour le pâté aux légumes) et 72 € 00 (pour le pâté avec le foie gras) le kilo, mais celui-ci est à la hauteur des plaisirs gustatifs procurés, et puis après tout, toute peine mérite salaire ! L'autre atout de cette boutique, c'est la chaleur de son accueil et la disponibilité de ses sympathiques amphitryons. J'en profite d'ailleurs pour remercier Yohan Lastre pour la plaquette de 100 g de beurre salé maison, baratté à partir de crème crue, qu'il nous a offerts et que mon épouse a dégusté chaque matin avec dévotion. Maintenant, que vous habitiez Paris ou ses environs, voir même comme moi la Province, je vous engage à faire un tour chez cette étoile charcutière, pour découvrir ou redécouvrir le goût des vrais Pâtés en croûte !
NB : J'avais bien sûr entendu parler de ce "charcutier" hors pair, notamment par Périco Légasse et Natacha Polony, mais sans y attacher une attention particulière. Mon étonnement a donc été grand quand sur ma page Facebook, j'ai découvert une invitation de sa part. Et ce samedi 24 juin 2017, j'ai appris qu'elle était due aux conseils de son second, Florian Lemasson, féru des vidéos que je poste sur ma chaîne YouTube.
Lastre sans apostrophe
Yohan LASTRE - Second : Florian LEMASSON
188 rue de Grenelle
75007 PARIS
Tél. : 01 40 60 70 27
Facebook : www.facebook.com/search/top/?q=lastre%20sans%20apostrophe
Ouvert du mardi au vendredi de 10 h 00 à 14 h 30 et de 16 h 00 à 20 h 00 ainsi que le samedi de 10 h 00 à 20 h 00
J'ai consacré en Juin-Juillet 2015 un commentaire à la maison Greffeuille et à la qualité exceptionnelle de la viande des "agneaux allaitons" qu'elle commercialise. Quand j'ai découvert qu'à Paris une boutique Greffeuille, ouverte en décembre 2014, proposait en toute simplicité des plats à base de "viandes précuisinées" (Feuillantine, Carré, Épaule à plat, Fondant de Noisette, Canon, Pavé, Souris confite...) selon les principes et les conseils avisés de Michel Bras, j'ai pris bonne note de cette adresse. Et quand je me suis mis en quête de me restaurer ce samedi 24 juin 2017, cette escale parisienne estampillée Greffeuille s'est imposée. Compte tenu du nombre de tables limitées, il vaut mieux par sage précaution retenir la sienne, ce que j'ai fait. Si vous disposez d'un GPS Renault intégré, prudence et vigilance en le programmant sur la rue Saint-Denis, car il est probable, si vous n'y prenez pas garde, qu'il vous emmène dans le 18ème !
Pour le stationnement, il vaut mieux privilégier, même si sa signalétique intérieure est déplorable, le parking Turbigo, dont l'entrée véhicule et la sortie piéton sont pratiquement situées en face de l'enseigne Greffeuille. Il n'y a donc qu'à franchir la rue, à vous installer à l'une des tables disponibles et à consulter la carte des festivités ovines proposées. Tributaire de l’éventail restreint des viandes pré cuisinées par le laboratoire de Rignac, la carte est courte avec 9 plats individuels, 3 plats pour 2 personnes (au minimum), 1 fromage et 2 desserts.
Notre choix a été vite fait avec, pour mon épouse, la Trilogie d'Allaiton rassemblant ce 24 juin 2017 deux Saucisses d'agneau, un morceau de Feuillantine et une Côtelette, et pour moi, ce sera la Feuillantine, c’est-à-dire une superposition d'épigrammes* d'agneau, merveilleusement tendre et fondante. Comme accompagnement nous avions le choix entre une Garniture de légumes et l'Aligot, et c'est tout naturellement cette spécialité emblématique de l'Aubrac qui a eu notre préférence. Pour arroser le tout, je n'ai pas pu résister à l'appel du Marcillac "Lo sang del païs", fruité et charnu, de chez Teulier, d'autant qu'il était facturé à 3 € 70 les 12 cl. Edouard Greffeuille, le fils de Bernard Greffeuille (l'un des 2 frères dirigeant l'entreprise) assure la direction de cette boutique mais ne sert pas comme il se doit les vins au verre à table. Par contre, le verre qui le contenait disposait de 2 marques très discrètes, l'une à 12 cl, l'autre à 15 cl. J'en profite pour rappeler que l'article 16 de la loi du 30 juillet 1935 stipule que "Dans les débits de boissons, buffets, restaurants et, d’une manière générale, dans tous les établissements où sont vendues des boissons à consommer sur place ou à emporter, la contenance des bouteilles autres que d’origine, carafes, flacons, verres et autres récipients en service, doit être gravée sur les récipients eux-mêmes, exprimés en litres, décilitres ou centilitres". Et comme cette loi n'a pas été abrogée, elle est toujours applicable !
Pour finir, nous avons shunté les desserts, ceux-ci se résumant à un Nougat glacé aux framboises, une Tarte aux noix du Périgord (de Desgourmets à Prayssac) ou un Fromage blanc au miel de Conques. Les becs sucrés désireux d'avoir des pâtisseries un peu plus sophistiquées pourront toujours pousser jusqu'à la toute proche rue Montorgueil et faire une petite incursion chez Sthorer ou chez Kayser (Cf. diaporama).
A l'issue de ce sympathique déjeuner, je suis à peu près sûr que ma prochaine commande intégrera, dans le colis réfrigéré acheminé désormais par Chronofresh, la Feuillantine, tant ce morceau composé d'épigrammes d'agneau est fondant et délicieux.
Cette dégustation des "spécialités Greffeuille" n'est possible qu'au déjeuner, et ce du lundi au samedi. La boutique est par contre fermée le dimanche. Dernière précision, et non des moindres, il n'y a pas de toilettes à disposition dans ce local et il vaut mieux le prévoir avant d'y prendre place !
* L'épigramme d'agneau est un apprêt de poitrine et de haut de côtelettes d'agneau (Cf. Découpe diaporama), désossés, parés et superposés, puis cuits sous-vide dans le laboratoire de Rignac ... selon les précieux conseils de Michel Bras, qui a participé à la mise au point de toutes les viandes pré cuisinées "Greffeuille".
Greffeuille Aveyron
Responsable boutique : Edouard GREFFEUILLE
120 rue Saint-Denis
75002 PARIS
Tél. : 01 42 36 73 61
Site web : www.allaiton.com/boutique
Du 11 au 13 juin 2017, Tours accueillait la 3ème édition du Mondial du Fromage et des Produits laitiers. C'est le Centre de Congrès Vinci qui hébergeait sur quatre niveaux cette manifestation qui rassemblait tout de même 155 exposants. Lors de ma visite du 13 juin 2017, j'ai eu l'agréable surprise de retrouvée Mme Sophie Loiseau-Lepicard, une talentueuse fromagère affineuse installée à Achères-la-Forêt, spécialisée notamment dans l'affinage du Brie de Meaux AOC, une maison dont je vous ai déjà parlé dans ce site en octobre-novembre 2011.
Juste à côté du stand des Loiseau, j'ai découvert celui de la fromagerie La Finarde tenue par Virginie Dubois, une fromagerie des Hauts de France pour laquelle j'ai eu un gros coup de cœur. Installée au sein du marché couvert de Wazemmes à Lille (un des marchés les plus importants d'Europe), ses caves d'affinage sont implantées dans la Citadelle d'Arras. Parmi les trésors des productions Nordiques que cette maison affine, il faut à tout prix goûter leur Mimolette vieille au lait cru, une Mimolette de fabrication artisanale. Et oui, un tel fromage existe bien ! Et toutes les petites merveilles de cette maison sont disponibles par correspondance.
Au gré des allées, j'ai pu revoir aussi des maisons que je connaissais, comme Gaugry (fabricant d’Époisses au lait cru), Carles (un des deux producteurs artisanaux de Roquefort AOC), Delouis (vinaigre et assaisonnements), Gillot (camembert de Normandie AOC), Graindorge (racheté par Lactalis !), Hardy (affineur dans le Loir-et-Cher), Haxaire (fabricant et affineur de Munster AOC et de Bargkass), Verneuil (coopérative fabricante de fromages de chèvre, de crème fraîche et de beurre), Laqueuille (société laitière qui élabore différents bleus dont celui qui porte son nom, mais hélas au lait pasteurisé), Les fromagers de Tradition (propriétaire de l'excellente fromagerie de Boissey dont le Livarot et le Pont l'Evêque au lait cru, et même le Deauville au lait pasteurisé, sont à se damner), et enfin le GAEC des Tourelles (fabricant de Chaource fermier et de Soumaintrain au lait cru).
J'ai découvert aussi à ce Mondial des fromages fabriqués au-delà de nos frontières, à l'exemple des fromages italiens de Castagna Distribuzione, des suisses de la Fromagerie de la Suze, des irlandais de chez Cahill's Irish et Carrigbyrne Farmhouse Cheese, ou encore le plus étonnant, des fromages japonais de Cheese professional association, que je n'ai pas eu le temps hélas de goûter, le stand rangeant ses joyaux fromagers.
Lors de ce Mondial, était également organisé le Concours du meilleur Fromager. Se confrontaient 3 Américains (Lilith Spencer, Nadjeeb Chouaf et Perry Soulos), 3 Français (Aurore Ravacley Paillusson, Grégory Giraudon et Christophe Gonzalez), 2 Japonais (Junko Sasai et Yo Takahaschi), 1 Néerlandais (Evert Schonhage) et 1 Belge (Nathalie Vanhaver), le Concours international des fromages et produits laitiers ainsi que deux chapitres de la Guilde Internationale des Fromagers.
Pour prendre connaissance des différents résultats et distinctions, cliquez ici.
Centre International de Congrès Vinci
26 boulevard Heurteloup
37000 TOURS
Tél. : 02 47 70 70 70
Email : commercial@tours-evenments.com
Site web : www.tours-evenements.com
Après avoir assisté à ma première finale de Top 14 au Stade France en 2014, finale qui opposait Toulon à Castres, nouvelle phase ultime de Top 14 à laquelle j'assiste cette année, toujours avec Toulon, mais cette fois-ci opposé à Clermont-Ferrand. Ce club est le plus malchanceux dans la conquête du bouclier Brennus puisque sur 12 participations finales, entre 1936 et 2016, il n'en avait remporté qu'une seule, en 2010. Nous étions venus en nombre pour assister à ce choc rugbystique, huit au total, répartis par le hasard de la réservation des places, en 4 côté Clermont et 4 côté Toulon. Et toujours par le fait du hasard, j'étais placé dans le camp de Clermont, autant dire qu'il y avait de l'ambiance.
Après une ouverture du score à la 6ème minute sur pénalité par Parra, complétée rapidement par un essai transformé à la 10 ème, mon voisin féru de rugby ne donnait pas cher des chances à Toulon. Mais après un placage haut à la 35 ème minute de Lee sur O'connor, Clermont se retrouve à 14 pour 10 minutes. Toulon récupère de la cohésion et de l'impact, et rattrape une partie de son retard pour atteindre la mi-temps sur le score de 16 à 10, en faveur de Clermont qui fait la course en tête.
Quatre minute après la reprise, Belleau, le héros de la demi-finale contre La Rochelle, ramène le score à 16-13 ! C'est très serré et les chocs entre les joueurs sont impressionnants, avec dans ce domaine un Nonu en très grande forme. C'est un match de rugby très physique. A deux reprises, sur 2 pénalités Belleau trouve les poteaux et Toulon reste derrière au score ! Je regrette l'absence de Leigh Halfpenny, retenu pour la tournée des Lions, un excellent buteur qui aurait pu entretenir le suspense Et comme cela devait arriver, Parra lui ne rate pas une pénalité en faveur de Clermont et redonne un peu d'oxygène à son équipe en faisant passer le score à 19-13. Entré quelque dix minutes plus tôt, Trinh-Duc tente à la 72 ème minute une pénalité et la réussit. A 19-16 Toulon reprend espoir. Un espoir de courte durée avec des toulonnais qui partent à la faute et Parra qui transforme la pénalité. A nouveau six points d'écart et 22-16 au tableau d'affichage. Il reste encore 6 minutes à Toulon pour recréer son exploit face à La Rochelle. Et ça pourrait bien le faire quand à la sirène de la 80ème minute M. Poite revient sur une faute d'un clermontois et accorde une pénalité. Mais trois points ne sont pas suffisants. Trinh-Duc cherche et trouve une touche à 5 mètres de l'en-but clermontois. Sur le maul, un joueur toulonnais part à la faute. Les espoirs de Toulon s'envolent, Clermont est au paradis et devient champion de France pour la deuxième fois de son histoire ! Bravo à eux, mais cela n'a pas été sans mal.
Après la remise du trophée aux vainqueurs sous la présidence de Jupiter Macron, les serrages de pinces aux joueurs par les officiels et un tour d'honneur avec le bouclier de Brennus, les lumières s'éteignent. Un autre spectacle commence animé par The Avener, un très beau spectacle au demeurant, qui va durer environ 20 minutes, associant électro house et pyrotechnie. Il est 23 h 45 quand la lumière réapparaît. C'est fini ! On se dirige vers la sortie pour retrouver les 4 autres membres de notre bande. Dans les couloirs du métro, les partisans des deux camps échangent leurs impressions en toute convivialité et surtout sans aucune animosité. C'est ça aussi le rugby, un sport aux contacts parfois très rudes mais à la fin on se sert la main, on s'étreint et on fraternise ... somme toute comme au football ! Non bien sûr, je plaisante ...
Encore merci à toi "Lapinou" ainsi qu'à Mme Josy pour cette magnifique soirée en votre compagnie, et à la prochaine finale !